Avant de devenir une icône du cinéma gothique et fantastique, Tim Burton a commencé sa carrière avec des œuvres beaucoup moins connues. Enfant introverti et passionné par l’étrange, il réalisait de petites animations en stop-motion avec une caméra Super 8. Ces premiers essais, souvent inspirés par les films d’horreur classiques et les bandes dessinées, révélaient déjà son style unique.
Dans les années 70, alors qu’il étudiait à CalArts, Burton créait des courts-métrages tels que ‘Stalk of the Celery Monster’ et ‘King and Octopus’. Ces travaux étudiants annonçaient son univers visuel distinctif, mêlant macabre et humour décalé, et posaient les bases de sa future carrière prolifique.
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Les débuts de Tim Burton : de Burbank à Hollywood
Né le 25 août 1958 à Burbank, Californie, Tim Burton a grandi dans cette ville industrielle des États-Unis. Fils de Jean et Bill Burton, il a très tôt montré une fascination pour le cinéma et l’animation. Burbank, située en Californie, est un centre névralgique de l’industrie du divertissement, offrant à Burton un environnement propice à son développement artistique.
Après des années de créations autodidactes, Burton rejoint le California Institute of the Arts, une école renommée où il étudie l’animation. CalArts, comme elle est souvent appelée, a été fondée par Walt Disney pour former les futurs talents de l’industrie. C’est là que Burton affine son style et rencontre des mentors qui l’encouragent à explorer son univers unique.
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En 1979, Burton est recruté par Walt Disney Pictures, où il travaille comme animateur. Ce passage chez Disney lui permet de réaliser ses premiers courts-métrages professionnels. Parmi eux, ‘Vincent’ (1982), un hommage à l’acteur Vincent Price, et ‘Frankenweenie’ (1984), une relecture du mythe de Frankenstein en version canine. Ces œuvres révèlent non seulement sa maîtrise technique mais aussi son goût pour le macabre et le burlesque.
Un départ prometteur
Le parcours de Burton de Burbank à Hollywood est marqué par une série de réalisations qui posent les bases de son style. Son passage par Disney lui ouvre des portes et lui permet de faire ses preuves dans un environnement exigeant. Les courts-métrages réalisés pendant cette période témoignent de sa créativité débordante et de son aptitude à marier humour et horreur.
Les premières animations : une créativité débordante
La carrière de Tim Burton commence véritablement chez Walt Disney Pictures. En rejoignant les studios, Burton participe à divers projets, mais c’est par ses propres créations qu’il se distingue. En 1982, il réalise ‘Vincent’, un court métrage en stop-motion. Narré par Vincent Price, acteur idolâtré par Burton, ce film de six minutes est un hommage sombre et poétique. Le personnage principal, un jeune garçon rêvant d’être comme Vincent Price, révèle déjà les thèmes chers au réalisateur : l’isolement et la fascination pour le macabre.
En 1984, Burton continue sur sa lancée avec ‘Frankenweenie’, une relecture de Frankenstein en version canine. Ce court métrage, réalisé en prises de vues réelles, raconte l’histoire de Victor, un jeune garçon qui ramène son chien à la vie. Bien que destiné à un public familial, le film est jugé trop sombre par Disney et n’est pas largement diffusé à l’époque. Ce n’est que des années plus tard que ‘Frankenweenie’ obtiendra la reconnaissance qu’il mérite, notamment sous forme de long métrage en 2012.
Expérimentations télévisuelles
De ses courts métrages, Burton réalise aussi ‘Hansel et Gretel’ (1983), un téléfilm produit par Disney Channel. Cette adaptation du conte des frères Grimm est une œuvre hybride mêlant prises de vues réelles et animation. Peu diffusé, ce téléfilm est aujourd’hui une rareté recherchée par les cinéphiles.
Ces premières œuvres révèlent la créativité débordante de Tim Burton et posent les bases de son univers singulier. Elles permettent de comprendre comment un jeune artiste de Burbank a su transformer ses obsessions personnelles en un style cinématographique unique.
Les courts-métrages oubliés : trésors cachés
Parmi les œuvres méconnues de Tim Burton, certains courts-métrages, bien que peu diffusés, constituent de véritables trésors pour les amateurs du réalisateur. Réalisés avant qu’il ne devienne une figure emblématique d’Hollywood, ces projets révèlent une facette expérimentale et audacieuse de sa créativité.
En 1979, Burton réalise un court-métrage intitulé ‘Stalk of the Celery Monster’ alors qu’il est encore étudiant au California Institute of the Arts. Ce film, d’une durée de moins de deux minutes, attire l’attention de Disney et marque un tournant dans la carrière du jeune réalisateur. Il y met déjà en scène son goût pour le bizarre et le macabre, traits qui définiront son style par la suite.
Un autre projet moins connu, ‘Doctor of Doom’, voit le jour en 1979 aussi. Ce court-métrage de huit minutes, réalisé en collaboration avec Jerry Rees, est une parodie des films d’horreur des années 1950. Son ton satirique et ses éléments gothiques rappellent les futures œuvres de Burton, telles que ‘Beetlejuice’ et ‘Mars Attacks!’.
Une exploration continue
- ‘Luau’ (1982) : une comédie de quinze minutes, réalisée avec des amis de CalArts, qui explore déjà le côté absurde et décalé du futur réalisateur de ‘Edward Scissorhands’.
- ‘The Island of Doctor Agor’ (1971) : un projet de jeunesse tourné en 8 mm, dans lequel Burton joue aussi un rôle. Ce film témoigne de son intérêt précoce pour les figures monstrueuses et les récits d’exploration.
Ces œuvres, souvent négligées, permettent de comprendre les racines de l’univers burtonien et son évolution. Elles montrent un artiste en quête de son identité visuelle et narrative, explorant sans cesse de nouvelles voies et posant les fondations d’une filmographie unique.
Influences et inspirations : l’univers en gestation
Tim Burton, dès ses débuts, puise son inspiration dans une riche palette d’influences. L’acteur Vincent Price, narrateur du court métrage ‘Vincent’, incarne pour Burton une figure tutélaire. Ce goût pour le gothique et le macabre se retrouve dans les collaborations avec Michael Keaton et Johnny Depp, deux acteurs fétiches du réalisateur. Keaton, marquant les esprits avec ‘Beetlejuice’ et ‘Batman’, et Depp, omniprésent dans l’œuvre burtonienne, incarnent la profondeur et l’excentricité des personnages burtoniens.
Dans le domaine de la musique, Danny Elfman, compositeur de génie, accompagne Burton depuis ‘Pee-Wee’s Big Adventure’ jusqu’à ‘Dumbo’. Son univers sonore, sombre et féérique, épouse parfaitement la vision du réalisateur. Henry Selick, réalisateur de ‘L’Étrange Noël de monsieur Jack’, produit et scénarisé par Burton, contribue à façonner l’esthétique unique de ce conte macabre.
Les collaborations féminines ne sont pas en reste. Winona Ryder, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter et plus récemment Eva Green et Jenna Ortega incarnent des héroïnes complexes et fascinantes. Helena Bonham Carter, ex-compagne de Burton et mère de ses deux enfants, joue un rôle central dans des œuvres telles que ‘Sweeney Todd’ et ‘Big Fish’.
Les directeurs artistiques Rick Heinrichs et Bo Welch, ainsi que le décorateur Anton Furst, apportent une dimension visuelle inédite aux films de Burton. Heinrichs, spécialiste de l’animation, et Welch, directeur artistique de ‘Beetlejuice’, créent des univers visuels forts, tandis qu’Anton Furst, décorateur de ‘Batman’, redéfinit les codes esthétiques du cinéma de super-héros.
Ces collaborations et influences, tant visuelles que sonores, forment la matrice d’un univers en gestation, où chaque élément contribue à la singularité et au succès de l’œuvre de Tim Burton.